Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je suys en possession de vous importuner par mes
2letres, mais la fiance que jai en vous, avec lasseurance quil
3vous a pleu me donner, en est cause. Je vouldroitz estre cy
4hureuse que vous voulcissez servir de moy en quelque chose et
5cognoistriez navez une plus obeyssante parante. Jenvoye notre
6bally à Grenoble pour chercher quelques papiers qui nous sont
7neccessères pour le peage de Monthelimar quon treuvera à la chambre
8de comptes. Je vous vouldrès bien suplier très humblemant luy
9volloir ayder de votre faveur et quil eust expedition car le
10terme est court et monsieur le comte et moy mettrons ceste
11obligation avec une infinité daultres que vous en avons. Il na pas
12long tamps que jay heu novelles d’Apt. Tous se portent bien. Mon cousin
13de Cabanes mescript quil na poinct de dolleur, mais quil ne peult boger
14encores du lict. Monsieur le comte ma donné congé pour aler demeurer quinze jours
15à Prugneres. Si mon frère de Rosset me vient querir, je iray, mais que ce
16porteur soit de retour, car je ne sauroys pas destre à mon aise que
17naye donné ordre en cecy. Ma seur de St Privast y est allée devant.
18Je ne peux aller avec qu’elle à cause dun reume qui mestoit descendu sur
19un brascz. Vous croyrés bien que tout ensemble ne sera sans faire la
20guerre à monsieur de Rosset et quil nous en coutera. Je vouldroictz que
21ny eust qune journée de Prugnieres à Laval, car yrions demeurer un
22jour avec vous troys ou quatre seurs que pence que serions, m’asseurant que
23toutes seroient bien de ceste bonne vollanté. Il n’y a novelles digne
24de vous faire entendre, qui me gardera vous faire plus longue lettre,
25vous baisant très humblemant les mains, je prieray Notre Seigneur vous donner,
26Monsieur, en parfaicte santé, longue et très hureuse vie. De Grignan, ce
27XVe julhet 1572
28Votre bien humble et très obeyssante
29cousine à vous fère service
30Lucrece dantiboul